MiniFée du Val Perché
Born 27 February, 2008!

J’ai eu 16 ans le 27 février, cette année, 2024. Émanuella est toute heureuse. Marianne dit qu’elle ne connaît pas d’autres Pyrénéennes qui aient atteintes cet âge. Elle me dit que je suis un phénomène. Je ne sais pas ce qu’est un phénomène mais si elle le dit, je suis contente d’en être. 

J’avais 8 ou 9 semaines quand  Émanuella et Stéphan sont venus nous voir, ma fratrie, fin avril. Je l’ai choisi et je n’ai pas laissé les autres la prendre! Émanuella est à moi.  Mon frérot, Athos, un beau garçon que Stéphan appelait Apollon, voulait aller avec  lui mais c’était beaucoup de sous pour nous prendre tous les deux. Alors Marianne a dit qu’Athos pourrait vivre avec nous mais qu’il resterait enregistré avec elle. Oui, Athos était très beau.

Émanuella et Stéphan et les enfants sont repartis préparer notre nouvelle demeure et sont revenus un mois plus tard pour nous chercher.

Nous sommes tous les quatre partis ensemble. J’aimais beaucoup tout le monde et il y avait beaucoup de monde qui passaient chez nous. Athos me gardait et il m’aimait beaucoup. Moi, j’aimais tout le monde, et aussi les gâteries. Nous jouions beaucoup ensemble et aussi on courrait avec les enfants, mais, comme nous vieillissons, nous nous assagions et je gardais la cuisine d’Emmanuela au lieu de seulement mendier. Mais si quelque chose tombait par terre, bien là, on ne peut pas me blâmer! Voyon!

Parfois j’accompagnais Émanuella au marché ou elle vendait ses pâtisseries et son pain.  Tout en surveillant le monde, j’acceptais beaucoup de caresses. C’est bon, les caresses.

Le 28 octobre, 2016, Émanuella est revenue de quelques courses et je n’étais pas là! Consternation! Athos oui, mais moi, MiniFée, j’introuvable. Emmanuela m’a cherchée partout. En fait, un homme m’avait offert des gâteries et je l’ai suivi dans son auto. J’aime ça, des gâteries mais je ne me rendais pas compte de ce qui suivrait. 

Il m’a laissé dans sa cours arrière et dans sa cabane où je n’étais pas visible du chemin. Il y avait aussi un autre chien, mâle, qui venait de temps en temps. Il venait me sentir et ensuite m’a laissé tranquille. Il semble qu’il voulait que j’ais des bébés mais ce n’était pas possible. J’ai été châtré, selon le contrat avec Marianne. Après presque deux ans, il s’est rendu compte que rien n’arrivera. Il m’a offerte à un jeune homme près de chez Stéphan et Émanuella. Ce jeune homme trouvait que je ressemblais à moi-même, c’est-à-dire à moi, la chienne que cherchaient encore Émanuella et Stéphan. Il me leur a montré. Quelle joie des retrouvailles!!!!

Mais il y a toujours une tristesse dans des retrouvailles.

Mon frérot bien-aimé, Athos (ou Apollon pour ses intimes), et moi avions vécu ensemble toute notre vie avant que j’ai été enlevée de chez nous. Nous avions un lien très proche. Semble-t-il qu’il me cherchait pendant des mois et finalement il a tranquillement dépéri et s’est laissé mourir. Un matin, quelques mois plus tard, Stéphan l’avait trouvé sans vie.      

Athos (Apollon)

Donc, je suis de retour et nous sommes tous très heureux, heureuse et nous célébrions, mais avec un point de tristesse.  Moi, j’ai des gâteries et je suis contente!  Sauf que ….. Émanuella trouvait que je n’étais pas au point et je me trouvais donc chez la toiletteuse. Pouah!  Elle m’a dit qu’il faut souffrir pour être belle. Ce n’est pas elle qui a un vieux bas de laine sur la tête.

Mais voilà! Je suis redevenue la belle d’autrefois.

Pendant que j’étais partie, Émanuella a commencé une nouvelle entreprise avec un marché de la région. Elle a pris en main la boulangerie du marché où elle offre ses délices aux chanceux  clients. Avec son frère, elle a aussi acquit une érablière et installée un verger. Évidemment, vous vous en doutez, elle en cuisine des produits à base des pommes et de l’érable sous sa marque L’Érapom.

Avant, je gardais sa cuisine quand elle concoctait ses douceurs. Maintenant je garde ses pommiers et sa sucrerie.  Hummph! Émanuella dit que je ne suis que la mascotte mais que sait-elle? 

Non, mes yeux ne sont pas fermés!  Je surveille et je te vois. Je peux sentir et je peux vocaliser, grogner et aboyer. Je fais encore mon travail, humain sans reconnaissance!

Mais je prendrai bien tous les câlins qui passent.

Nota : Possiblement vous ne croyez pas qu’Athos ait pu mourir d’un sentiment d’abandon, d’ennui, ou d’anxiété par rapport à sa sœurette. Certainement, vous pouvez en douter. Pourtant,  je suis consciente d’au moins cinq autre telles situations, et ce sans maladies en jeu. M.G.

©Marianne Glofcheski 2024

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